La défense européenne dans le bouleversement géopolitique actuel...
Expliquer en quelques lignes la problématique de la défense européenne dans le bouleversement géopolitique actuel : mission impossible… ! Aussi me contenterai-je de faire deux commentaires à ce sujet.
Le premier, c’est de souligner la difficulté qu’il y a à faire comprendre à nos compatriotes que la menace russe - si menace il y a et sur ce point, tous les experts sont unanimes - porte sur le moyen-long terme et que, pour éviter un possible conflit à cet horizon, il faut faire un effort de réarmement d’autant plus important que le budget de la défense a chuté de façon irresponsable et inconsidérée depuis trente ans. Il faut contrebattre l’idée que le pouvoir actuel fait de la surenchère et que l’on a dans l’immédiat bien d’autres choses à faire que de construire des chars, des avions ou des drones. C’est justement parce que le gouvernement doit donner la priorité à la défense du pays, ce qui est le devoir premier d’un État, qu’il faut faire passer les bienfaits de la société de paix, qu’il s’agisse du niveau de vie, du social ou de l’environnement, après l’assurance-vie que représente la construction d’un outil de défense crédible et adapté à la menace. On n’évitera pas un effort significatif de chacun de nous, quelle que soit la forme qu’il pourrait prendre. Ce message doit évidemment se combiner avec la communauté d’intérêts des États membres de l’Union européenne et donc à la nécessité d’une défense commune, compte tenu du désengagement américain vis-à-vis de l’Europe.
Le deuxième, c’est de mettre en garde contre l’idée que Trump n’est là que pour quatre ans et que Poutine ne sera pas éternel. La tentation pourrait être grande de penser qu’il s’agit d’une crise passagère et que l’on retrouvera dans quelques années la situation d’avant, que les États-Unis oublieront leur foucade russe et que la Russie finira par trouver une place plus ou moins légitime dans la famille des démocraties européennes. Lourde erreur à mon sens… ! Les États membres de l’Union européenne les plus atlantistes doivent se faire à l’idée que la rupture avec les États-Unis, encore plus géopolitique que géostratégique, est consommée, même si, contre toute attente, les démocrates reviennent au pouvoir en 2029. Il en est de même pour la Russie dont la rupture avec les démocraties européennes est profonde et sera durable, quelque puisse être le successeur de Poutine.
Pour conclure ces quelques lignes, il faut comprendre que rien ne sera plus comme avant. C’est pour cela que nous avons besoin, tant en ce qui concerne la France que ses partenaires européens, de dirigeants particulièrement lucides, courageux, responsables, à la hauteur d’une situation inédite depuis 1945. Puissions-nous les trouver et les élire, tel est le vœu que je forme et tel est le message que je me permets de passer aux adhérents d’ARRI dans ce modeste éditorial.
Jacques Favin Lévêque, général (2S), membre d’ARRI et d’EuroDéfense-France
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