Face aux BRICS, l'Occident doit maintenir sa puissance économique...
Le récent sommet des BRICS, à Kazan, capitale du Tatarstan russe, du 22 au 24 octobre 2024, a été l'occasion de mettre en évidence la place relative qui revient aux États qui le composent par rapport à l'Occident global dont ils souhaitent se démarquer.
Sur le plan moral, les valeurs progressivement développées par l'Occident libéral ont triomphé et la déclaration finale du sommet de Kazan reprend à son compte les principes de démocratie, de droits de l'Homme, de résolution pacifique des conflits, quand bien même en pratique, ils seraient foulés aux pieds par nombre de ses membres, ses deux leaders, la Russie et la Chine, en offrant la meilleure illustration.
Sur les plans économique et démographique cependant, ce groupe d'États occupe une place toujours plus importante, ce qui démontre combien la globalisation des chaînes de valeur durant les dernières décennies a bénéficié à l'ensemble du monde. Ainsi, les membres des BRICS représentent désormais une part plus importante du PIB mondial (36 %) que celle des membres du G7 (29 %), alors même que le rapport était inversé il y a encore une dizaine d'années.
Aussi l'Occident démocratique et libéral doit-il être attentif à maintenir sa puissance économique. Si les États-Unis, profitant du « privilège exorbitant » du dollar, pour reprendre l'expression forgée par le président Valéry Giscard d'Estaing, peuvent assurer leur croissance par l'attractivité de leur marché financier, les choses sont moins simples pour l'Union européenne. À cet égard, le rapport sur l’avenir de la compétitivité européenne présenté par Mario Draghi le 9 septembre 2024 dresse un constat et esquisse quelques pistes pour l'avenir. Afin de trouver de nouveaux leviers de croissance tout en réalisant les investissements nécessaires pour verdir l'économie et pour assumer un effort de défense jusqu'alors largement pris en charge par les États-Unis, il convient de rechercher des ressources financières que le rapport propose de trouver en facilitant le recours à l'épargne privée, très importante en Europe, au contraire de ce qui peut être relevé aux États-Unis, à travers l'amélioration du marché intérieur des capitaux (régulateur unique, chambre de compensation et dépositaire central uniques, unification des régimes des fonds) ; en augmentant le budget commun de l'Union européenne, qui ne représente encore que 1 % du PIB ; en émettant régulièrement des actifs sûrs au niveau de l'Union, afin de permettre le financement de projets d’investissement conjoints entre les États membres et de contribuer à l’intégration des marchés de capitaux.
Une telle évolution ne pourra se concevoir qu'en renforçant la gouvernance de l'Union, pour la rendre plus rapide et efficace, c'est-à-dire en renforçant le nombre de décisions adoptées à la majorité qualifiée plutôt qu'à l'unanimité. Dans la situation actuelle de tension politique qui caractérise de nombreux États membres et qui rend complexe l'évolution des traités constitutionnels de l'Union, un tel résultat ne pourra sans doute être obtenu que par le biais de coopérations renforcées entre les États membres volontaires.
David Capitant, président
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