Guerre en Ukraine, répercussions en Afrique
Le déclenchement d’une offensive ukrainienne sur le territoire russe depuis le 6 août 2024 poursuit plusieurs objectifs de nature militaire - pour contraindre la Russie à redéployer vers Koursk une partie de ses forces attaquant la région de Donetsk : politique, pour déstabiliser le pouvoir russe auprès de sa propre population, et diplomatique, afin de disposer de nouveaux éléments de négociation dans l’hypothèse de pourparlers de paix.
Mais cette offensive a, une fois de plus, des répercussions dans le monde entier et notamment en Afrique où la Russie a poussé ses pions ces dernières années au détriment de la France, profitant des déséquilibres locaux liés à la poussée des mouvements djihadistes dans la région du Sahel.
Ainsi, le Burkina Faso, dont le gouvernement actuel du capitaine Ibrahim Traoré s’est établi après un double coup d’État, en janvier puis en septembre 2023, justifié par les difficultés rencontrées par le gouvernement démocratiquement élu du président Kaboré dans la lutte contre les djihadistes, malgré l’aide des forces françaises de l’opération Sabre, a-t-il préféré se tourner vers le soutien de la Russie. Or la semaine dernière, un tiers des forces russes présentes au Burkina a dû se replier pour soutenir le nouveau front ouvert par l’Ukraine, et ce alors même que les forces djihadistes liée à Al-Qaïda ont procédé quelques jours auparavant à un massacre d’ampleur à Barsalogho, dans le Nord du Burkina, tuant près de huit cents habitants contraints par le gouvernement de creuser des tranchées de protection.
Cet épisode illustre la faiblesse des régimes qui se sont récemment établis dans plusieurs États africains menacés par la poussée djihadiste au Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) avec l’aide de la Russie. Celle-ci, souhaitant déstabiliser l’OTAN au Sud et maîtriser les flux de réfugiés rejoignant la Libye puis les côtes européennes, a profité de la poussée des forces djihadistes vers le Sud pour réactiver des réseaux datant de la période soviétique en soutenant les juntes militaires arrivées au pouvoir par le biais de coups d’États. Mais outre que l’appui apporté par la Russie au plan politique et militaire n’est nullement complété par un soutien économique que celle-ci est bien incapable d’apporter – les investissements russes en Afrique représentant moins de 1 % des investissements étrangers qui y sont réalisés tandis que le commerce entre l’Afrique et la Russie ne dépasse pas 5 % du commerce entre l’Afrique et l’Union européenne et 6 % du commerce Chine/Afrique – il apparaît que ce soutien même pourrait être remis en cause par les développements récents de la guerre en Ukraine.
David Capitant, président d'ARRI
Septembre 2024
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