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François LAURENT-ATTHALIN
5 février 2021
La Russie et son ancien empire : bilan et perspectives...

La Russie et son ancien empire : bilan et perspectives...

Par Anne de Tinguy,

Historienne et politologue, spécialiste de la Russie et de l'Ukraine.

La puissance russe ne se discute pas. La Russie n’a jamais cessé d’être un grand pays autant par sa superficie que par son passé glorieux. La question est de savoir si elle est capable à moyen terme d’être, dans le monde de demain, une puissance du peloton de tête ?

Parlons de ses atouts et de ses succès

La Russie est une puissance militaire qui dispose de l’arme nucléaire, elle est membre du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies. Au plan économique, elle dispose d’énormes quantités d’hydrocarbures qu’elle exporte en Asie et de plus en plus en Europe, mais elle possède également d’importantes ressources minières. Le secteur agricole a fait de gros progrès depuis vingt ans avec une croissance moyenne de 3 % par an.

La Russie s’impose dans le domaine de l’informatique. Dans le soft power, sa diplomatie s’est renouvelée et elle fait un usage abondant des médias avec des chaînes de télévision et des sites web qui, pour la plupart, dépendent de l’État ou d’administrations et diffusent à travers le monde dans les langues étrangères les plus courantes un message rarement impartial. Au plan religieux, Vladimir Poutine, dès son premier mandat, a su créer des liens forts avec l’orthodoxie russe qui le soutient. Enfin sa population est de mieux en mieux formée.

Depuis 2010 surtout, la Russie a réussi à se présenter comme un acteur incontournable de la scène mondiale au plan militaire, que ce soit en Tchétchénie, en Syrie où elle a pris la main sur le déroulement du conflit et réussit à imposer Bachar el Assad, en Ukraine où elle s’est appropriée la Crimée, au Karabakh où elle garde la main malgré le poids de son allié turc, et de façon générale au Moyen-Orient et depuis peu dans la corne de l’Afrique.

Elle a noué des liens d’intérêts communs avec la Chine et les présidents des deux pays affichent devant le monde entier la confiance et l’amitié qui les lient. À un moindre degré, elle a passé des accords commerciaux réciproques avec la Turquie, l’Iran et certains pays d’Afrique. Même le président Macron, tout en affirmant la nécessité d’une relation sans complaisance, a marqué contre l’avis de ses pairs européens, son souhait que la France et l’Union européenne recherchent des partenariats avec notre voisin russe.

Mais elle a subi aussi bien des échecs

Avec la chute de l’Union soviétique, la Russie a perdu son statut de deuxième puissance mondiale. Pour la même raison elle a subi l’élargissement de l’Union européenne jusqu’à ses frontières. Malgré les initiatives que représentent la création de la Communauté des États Indépendants (CEI) et celle de l’Organisation du traité de sécurité collective (OSTC) avec la plupart des quinze pays de l’ancienne URSS, elle n’a pu retrouver sur ces derniers le pouvoir qu’elle avait avant la chute du mur.

Elle s’inquiète avec raison de l’intérêt croissant que son espace post soviétique porte à l’Union européenne : l’Ukraine bien sûr mais, plus récemment, des pays comme la Géorgie ou la Moldavie et même la fidèle Arménie qui a négocié des partenariats avec l’Union européenne.

Le conflit est le marqueur de la position internationale mais le payeur est le peuple

Vladimir Poutine a toujours pensé que pour être respecté son pays devait être fort militairement. La guerre en Géorgie est le prélude du changement de paradigme qui a mené aux interventions en Ukraine, en Syrie, en Abkhazie, en Ossétie …

Mais Poutine utilise également les médias pour mener une guerre informationnelle et affaiblir l’Occident : RT (ex Russia Today) ou Sputnik s’adressent à tout ce que la planète contient de contestataires pour diffuser une propagande mensongère. Ce sont aussi les populismes qui sont ciblés et les partis d’extrême-droite en Italie, en Autriche, en France.

Ce qui rend hautement critiquable ce choix du conflit comme marqueur de la puissance, est que cela se fait au détriment du peuple russe et de l’état du pays. La Russie reste une économie de rente, elle est trop peu créatrice de brevets, de découvertes importantes et ses élites, non motivées, ont tendance à s’exiler. Les infrastructures du pays ne sont pas modernisées, les réseaux routier et ferroviaire sont tout juste entretenus.

Si l'assurance maladie est obligatoire depuis 1996, et assure des soins gratuits pour tous, s’est instauré cependant un système à deux vitesses entre riches et pauvres. De plus la vétusté du matériel, le manque de personnel et de financements érodent le système.

En sport, les scandales à répétition dus aux dopages ont balayé l’espoir que le sport devienne un vecteur d’influence et de fierté. Il faut savoir que 46 médailles ont été retirées aux athlètes russes après enquêtes du Comité international olympique et que la participation russe aux manifestations sportives internationales est limitée et surveillée.

Enfin le culturel est non seulement laissé à l’abandon mais parfois bridé s’il exprime des idées jugées subversives.

Si pour Poutine les résultats obtenus sont satisfaisants et si la Russie est aujourd’hui respectée (ou crainte ?) dans le monde, qu’en est-il de l’opinion internationale ? Ses agressions militaires et ses menaces sous-entendues ne donnent pas de la Russie l’image d’un pays stable, fiable et pacifié.

Anne de Tinguy s’interroge sur la capacité de Poutine, qui est conscient de la demande et de la pression du peuple, à honorer d’ici la fin de son quatrième mandat en 2024 les engagements qu’il avait pris.

Conclusions

La Russie est incapable, encore aujourd’hui, de sortir totalement de son traumatisme des années 90 qui ont vu la chute de son empire, de son économie et l’humiliation qui en a découlé. Elle est toujours corrompue, mal préparée pour l’avenir. Les orientations prises par Poutine dans les premières années du nouveau siècle étaient nécessaires mais, par la suite, au lieu de rechercher un dialogue constructif basé sur une présence affirmée à l’international et de remettre sur pied l’économie et les forces vives du pays, il a continué sur le chemin de la confrontation entre l’Est et l’Ouest entraînant la défiance et la crainte.

Il est indispensable de réformer les fondements du régime politique qui, si le terme de dictature est excessif, peut-être vu comme une démocratie dirigée avec une très forte centralisation du pouvoir et une surveillance de tout ce qui pourrait apparaître comme une menace.

Aujourd’hui, il est impensable de ne pas avoir de dialogue avec la Russie mais, dans le monde globalisé où nous vivons, cela passe par un certain nombre d’actions préalables. Il faudra régler le conflit en Ukraine ou l’ingérence dans les élections en Europe ou aux États-Unis. Il ne faut plus accepter la manipulation de l’information à des fins évidemment hostiles. Même l’Allemagne, qui entretenait des relations nourries avec la Russie, est maintenant dans une attitude de défiance après tout ce qui s’est produit depuis 2014.

Le résultat est que les sanctions restent en place et que l’accord de partenariat et de coopération est toujours au point mort.

En ce qui concerne la démographie, la situation était préoccupante depuis la fin du XXème siècle. L’alcool et la pauvreté avaient fait des ravages, la situation dans les années 90 avait entraîné l’émigration des personnes qualifiées. Si Poutine a partiellement réussi à endiguer cette hémorragie par des actions sociales lors de son premier mandat on constate cependant depuis 1990 une diminution moyenne de la population d’environ 0,5 % par an (147 millions d’habitants en 2019).

Alors la Russie peut-elle envisager un avenir de puissance globale ? Oui, assure Anne de Tinguy, si elle en a la volonté et fait les efforts nécessaires mais ce n’est pas aujourd’hui la voie qu’elle a choisie, au moins tant que Vladimir Poutine restera au pouvoir.

Notes de François LAURENT-ATTHALIN

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