Les Etats-Unis cherchent-ils un affrontement militaire...
Les Etats-Unis cherchent-ils un affrontement militaire pour réaffirmer leur domination du monde ?
par Jacques André Troesch, président d'ARRI.
L'histoire montre que les sanctions vis-à-vis de grandes puissances finissent par conduire à un affrontement militaire. Le blocus continental de Napoléon à l’égard du Royaume-Uni a conduit à la création d’une coalition avec un affrontement général et à la fin de l’Empire. En juillet 1941, l’embargo sur le pétrole décidé par le président Roosevelt à l’égard du Japon, alors que 80 % de la production mondiale de pétrole venait des États-Unis, a poussé le Japon à se lancer dans la conquête des gisements de pétrole de l’Asie du Sud en assurant ses arrières par la destruction de la flotte de Pearl Harbour. Plus récemment, les sanctions à l’égard de la Corée du Nord ne l’ont pas empêchée de conserver son régime et de se doter de l’arme nucléaire.
Les nouvelles décisions d’embargo sur la Russie, l’Iran et le Venezuela, la tentative d’interdire tout achat de pétrole iranien, tout achat supplémentaire de gaz russe par l’Europe en bloquant la construction du gazoduc Nord Stream 2, et les menaces sur les achats d’armes russes par la Chine, témoignent de la volonté des États-Unis de faire tomber des régimes existants. Un tel comportement n’est pas sans risques et pourrait inciter les gouvernants de ces pays à former une coalition. Pour contourner les sanctions américaines, Chine, Russie et Iran, auxquels pourrait se joindre la Turquie, seraient tentés de développer un partenariat économique. D’ores et déjà, la Chine a proposé d’organiser un système de moyens de paiement, précisément pour contourner l’extraterritorialité américaine.
Si la riposte à l’attitude américaine s’exerce dans le domaine économique, plus particulièrement pour la Chine dans le domaine commercial, elle n’en comporte pas moins des aspects militaires : croissance des budgets militaires, renforcement des flottes navales sur toutes les mers, manœuvres de grande ampleur associant la Chine et la Russie.
Pour leur part, les États-Unis augmentent spectaculairement leurs dépenses militaires et déploient des troupes aux frontières européennes de la Russie. Ils annoncent la création d’une « space force », se mettant une fois de plus en contradiction avec le droit international. En effet, le traité de l’espace de 1967 interdit l’envoi d’armes dans l’espace et sa militarisation. Cette décision ne peut que renforcer la volonté de la Russie, et surtout celle de la Chine, de se doter d’armes antisatellites, comme cette dernière en a fait la démonstration dans le passé.
Face à ces évolutions, lesquelles s’annoncent profondes et durables, l’Union européenne doit s’interroger sur la pertinence des paradigmes qui ont, jusqu’à présent, gouverné son action. Doit-on continuer à s’ingérer dans les régimes politiques de certains États jugés non démocratiques, sanctionner certaines interventions militaires et en tolérer d’autres ? Doit-on s’en tenir à un multilatéralisme dévoyé chaque jour par le pillage technologique ?
Peut-on continuer à se reposer sur des institutions internationales dont l’impuissance s’affiche jour après jour dans le domaine des relations politiques, économiques, commerciales ou financières ? C’est sur ces enjeux que devraient s’appuyer les débats qui s’ouvrent dans la perspective des prochaines élections européennes.
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