L'Union européenne serait-elle dépassée par l'histoire ?
Par Jacques André Troesch, président d'ARRI... L’Union européenne (UE) s’est construite et s’appuie sur le principe de la liberté de circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes entre les États membres et celui de la libéralisation des échanges de biens, de capitaux et de services entre l’UE et le reste du monde. Les évènements récents montrent que ces grands principes sont remis en cause.
À l’intérieur de l’Union européenne, les enjeux liés aux flux migratoires et à la conception de la société conduisent à de profonds clivages et génèrent une contestation du modèle politique et social porté par les institutions européennes. Le refus du partage du fardeau de l’émigration sauvage par les pays de l’Est européen, la position de l’Italie ou le conflit entre la Pologne, la Commission et le Parlement européen sur son organisation institutionnelle en sont l’illustration.
Ce retour en force de la volonté des États de maîtriser leur destin se heurte à celle des institutions européennes de vouloir imposer une uniformisation niant les particularismes nationaux.
En même temps, l’Union européenne refuse de voir les différences sociales entre les États membres, lesquelles sont à l’origine d’un dumping social créateur de tensions dans certains États, comme le montre par exemple l’incapacité de l’Union européenne à harmoniser les conditions de travail dans le transport routier.
Ce dumping n’est pas seulement le fait des pays de l’Europe de l’Est mais peut l’être également d’États membres de l’Europe de l’Ouest. L’Allemagne a ainsi développé dans l’ancienne RDA des fermes usines avec des employés originaires des anciens pays de l’Est faiblement rémunérés remettant en cause une PAC initialement fondée sur l’exploitation familiale.
Sur le plan international, l’Union européenne ne semble pas avoir pris la mesure du déclin de la liberté de circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes. Elle reste la seule organisation internationale à respecter les règles de l’OMC - au demeurant lacunaires dans la mesure où celles-ci ne prennent en compte ni les contraintes sociales ni les règles environnementales et sanitaires – que l’Union européenne impose à ses États membres.
La Chine et les États-Unis préfèrent la voie bilatérale. L’Union européenne en est restée à une vision trop marquée par la philosophie traditionnelle de l’OMC, laquelle heurte les intérêts de certains États membres comme le montre l’accord CETA. Elle a du mal à adopter une réponse rapide et efficace en cas de difficultés sectorielles et préfère le traditionnel dépôt de plainte long et coûteux à l’OMC.
En l’absence de toute interrogation de fond sur ces défis, le risque d’implosion de l’Union européenne ne serait-il pas à exclure ?
La Chine, nouvelle puissance technologique :
Comment transformer une menace en opportunité ?Par Dominique Jolly.Conférence mardi 6 février...
l'Ukraine : de l'indépendance à la guerre...
par Alexandra Goujon.Conférence mercredi 8 juin 2023.... Politologue, spécialiste de la Russie,...
La France et l'Indopacifique
Par Hélène Mazeran, présidente de l'Institut du Pacifique.Quelques repères concernant la France...
La Russie et son ancien empire : bilan et perspectives...
Par Anne de Tinguy,Historienne et politologue, spécialiste de la Russie et de l'Ukraine.La...
Les Etats Unis de Joe Biden...
Visioconférence organisée par la Fondation Robert Schuman le du 20 janvier 2021.avec...
Le Brésil de Bolsonaro
Conférence du 6 février 2020 par François TREILHOU, administrateur d’ARRILe Brésil, le plus...